Les migrants
Et pourtant,
la mer était calme
comme la nuit et la lune étaient claires.
Nichés au creux des dunes,
ils attendaient.
Et pourtant,
leurs folles espérances
leur donnaient du courage.
Sur l’estran découvert,
ils coururent.
Et pourtant,
ils étaient jeunes et forts
pour se jeter dans les vagues.
Sur leur frêle esquif,
ils grimpèrent.
Et pourtant,
s’éloignant du rivage
dans la froideur de la nuit, droit devant,
courageux téméraires,
ils foncèrent.
Et pourtant,
au matin sur l’estran,
sans vie allongés sur le sable,
les vagues comme une mère
les caressaient.
Et pourtant,
d’autres viendront de loin
Pour les mêmes espérances.
Pour des libertés nouvelles,
ils tenteront.
Encore, encore, encore … et encore
Ce poème, LES MIGANTS, a été récompensé par l'Académie ARTS SCIENCES LETTRES lors du Grand Prix des Lettres 2024, par le Prix René Flament